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— « Hardi, les gars !… Nous la tenons, cette fois ! » s’écrie le maître d’équipage, en manœuvrant sa barre de façon à nous faire aborder la baleine par son travers.

C’est bientôt fait.

Je me lève tout droit et, d’un seul coup, j’enfonce mon harpon jusqu’à le cacher dans les chairs de la coureuse d’aventures.

Comme tu le penses bien, mon « neveu », la grosse maman prend fort mal la chose. Faisant une cabriole terrible, elle baisse le nez, lève la queue et, floc ! la voilà qui replonge, entraînant la corde attachée au harpon.

Nous regardions tous la corde glisser avec une vitesse inconcevable sur le plat-bord de notre embarcation, tout en y jetant de l’eau pour l’empêcher de prendre feu, lorsque le maître d’équipage pousse tout à coup un cri de terreur :

— « Le Maëlstrom ! »

Chacun regarde autour de soi.

Et chacun blêmit, — je ne veux rien cacher. — « Aux avirons et souquez ferme ! » commande le maître, d’une voix blanche.

Toutes les mains s’emploient aux rames, pendant que le maître cherche la hache pour couper la corde qui nous relie à la baleine.