Page:Dick - Les pirates du golfe St-Laurent, 1906.djvu/61

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Cependant, comme il était beau joueur dans ces sortes de duel à la « blague », il n’en laissa deviner que juste ce qu’il fallait pour ne pas avoir l’air d’un paysan du Danube.

— Tu n’exagères pas, au moins ?… observa-t-il pour la forme.

Jean Brest prit un air digne.

— Ah ! mon « cousin », dit-il d’un ton pénétré : c’est-à-dire que je cache une bonne moitié des faits pour ne pas t’émotionner le tempérament !

— Merci bien. Mais finis ton histoire. Je grille de savoir comment tu as pu t’y prendre pour te tirer de cette merveilleuse aventure et venir me la raconter ici, dans le golfe Saint-Laurent.

— C’est bien simple, ami Jean Bec : je n’ai pas eu à remuer un doigt. C’est la baleine qui a tout fait.

— Voyons ça… Le brave cétacé !

— Comme tu dis. Mais je termine…

Pendant trois jours et trois nuits…

— Comme Jonas, à peu près !

— Oui… confortablement installés dans l’estomac de la baleine, nous filâmes ou plutôt nous tombâmes à travers la terre, entraînés avec une vitesse de boulet de canon dans le trou du Maëlstrom, jusqu’à ce qu’un beau matin…