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Après s’être renseigné là-bas, on fouillerait tous les atterrages du golfe.

Et l’on finirait bien par trouver ce qu’étaient devenus, soit le « Marsouin », soit la Grande-Ourse avec sa prisonnière.

Le cap fut donc maintenu sur l’Archipel.

Vers quatre heures du matin, comme le soleil émergeait de l’horizon, on aperçut l’île du Large, que l’on dépassa par tribord, pour atteindre bientôt l’île du « Sable », où l’on jeta l’ancre.

Quelques enfants, encore tout ensommeillés, se pressaient au bord de la mer, houspillés par des sauvagesses en costumes peu confortables, qui cherchaient à les entraîner sous le couvert des arbres.

Les hommes, s’il y en avait au camp, ne semblaient pas pressés de se montrer.

En somme, le campement paraissait être sous le coup de quelque émotion récente et extraordinaire.

— Ces gens-là n’ont pas la conscience nette, fit remarquer le lieutenant.

— La chose est évidente, Duval… lui répondit le capitaine Labarou… Voyez !… Pas un homme : seulement des enfants et de vieilles « squaws » !

— Les hommes partis pour la côte… et les canots aussi, fit observer avec une naïveté des plus judicieuses maître Wapwi, qui connaissait bien les habitudes de ses compatriotes.

— L’enfant a raison, dit Arthur. Tout de même, allons voir. Amenez le canot. Beaujoly et Poquin m’accompagneront.

— Moi aussi, petit père… Tu veux bien ?…

Et Wapwi, les yeux brillants, regardait anxieusement son maître.

— Comme il te plaira, mon fils… répondit Arthur. Mais ne crains-tu pas de rencontrer là des figures qui te rappelleront de mauvais souvenirs ?

— C’est justement pour ça que je veux vous suivre… Wapwi est devenu un homme et il n’a plus peur des grandes femmes méchantes.

— À la bonne heure, petit… Au reste, nous serons là en armes et personne ne touchera à un cheveu de ta tête.

— Oh ! les toucher, je ne dis pas… mais les