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Page:Dick - Les pirates du golfe St-Laurent, 1906.djvu/88

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Au détour d’un cap qui faisait une forte saillie, il crut voir une vague clarté filtrant d’une crevasse élevée, presque au même niveau de la crête rocheuse, à une couple de cents pieds en avant.

Le nocturne canotier crut d’abord à un effet de lune sur quelque roche luisante. Mais un court examen lui permit de se rendre compte que l’astre des nuits « brillait par son absence », comme on dit, et que la clarté observée était bien d’une origine terrestre.

Robinson Crusoë, en voyant l’empreinte de pieds nus sur la grève de son île, ne fut pas plus étonné que Wapwi, à la vue d’une lumière « humaine » rayonnant au sein des rochers du Petit-Mécatina.

« Ils sont là ! » se dit l’enfant.

« Ils », dans son idée, c’étaient sa petite mère Suzanne et ceux qui la gardaient, après l’avoir enlevée.

Aussitôt, dans une conception rapide comme l’éclair, Wapwi forma le projet de pénétrer dans cette forteresse de pierre et d’arriver jusqu’à la jeune femme, qu’il aimait comme un fils aime sa mère.

Il se baissa pour reprendre son aviron. Mais, en se relevant, il éprouva la plus étrange sensation de sa vie…