Page:Dick - Un drame au Labrador, 1897.djvu/30

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pouces… Regarde ça, « un peu voir, » Suzanne, si tu en es capable !

Suzanne ne répondit pas.

D’une main fébrile, elle releva la chemise et déroula le linge, maculé de sang, qui enveloppait le poignet d’Arthur.

Une éraflure très respectable béait à l’extrémité inférieure de l’avant-bras. Il y avait du sang coagulé dans la plaie et tout à l’entour. La pansement n’avait pas été fait avec soin.

C’était laid, mais peu dangereux.

Cependant, Suzanne et sa mère, qui s’était aussi approchée, jetèrent les hauts cris.


D’une main fébrile, Suzanne releva la manche.

— Ah ! Seigneur… Mais c’est affreux !… gémit la tendre Suzanne, en joignant les mains avec une détresse sincère.

— Pauvre jeune homme ! dit à son tour la mère Noël, comment vous êtes-vous abîmé de la sorte ?

— Oh ! le plus sottement du monde… J’ai dégringolé du haut d’un sapin, et c’est en cherchant à me retenir qu’un coquin de nœud m’a arrangé le poignet de cette façon.

— Vous êtes trop imprudents aussi, mes chers enfants, et vous finirez par vous rompre le cou, avec vos tours d’agilité. Tout de même, puisque vous vous êtes blessé à notre service, nous allons vous soigner de notre mieux. De la vieille toile, Suzanne !

— Oh ! madame, ce n’est pas la peine… murmurait Arthur, tout confus.