mais un homme n’a mis les pieds chez le terrible Ahmed.
— Tant mieux ; je serai le premier.
— Vous ignorez donc que deux esclaves armés veillent nuit et jour à la porte du harem de la princesse !
— Que m’importent ces moricauds ?… Quand toute la Turquie serait là, rangée en bataille pour me barrer le chemin, je passerai.
— Vous êtes fou en vérité !
— Je passerai, vous dis-je, car pour arriver à ma divine princesse, je traverserai, l’enfer, bousculant tous les bataillons cornus de Satan.
— C’est trop souffrir !… Je veux braver les lâches bourreaux de cette noble enfant de la Grèce, je veux me traîner jusqu’à ses genoux, pour lui dire combien je l’aime… Ensuite, je pourrai mourir : les gens de mon pays n’ont pas peur de la mort !
— Ainsi, ce n’est pas une plaisanterie ; vous êtes décidé à pénétrer jusqu’à la princesse Calamaki ?
— Aucune puissance humaine ne me fera changer de résolution.
— Mais si la princesse elle-même vous supplie de ne pas faire une semblable folie ?
— Si la princesse me demande cela, c’est qu’elle ne m’aime pas. Alors, je me ferai sauter la cervelle.