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— Voyons, madame, soupira-t-il avec des larmes dans la voix, ayez pitié de vous et de moi : acceptez.

— Eh bien ! oui ! fit résolument la princesse… Que votre Dieu et le mien nous protègent ; je vous aime et je vous suis !


XX.


Victoire !

Georges allait se précipiter aux genoux de la courageuse Grecque et couvrir de brûlants baisers sa main d’albâtre…

Mais, à ce moment même, la portière de velours fut agitée, et une tête de vieillard s’y encadra, livide, courroucée, effrayante…

C’était la tête d’Ahmed !

Labrosse poussa un cri étouffé et fit trois pas en arrière.

Quant au vieux Turc, il entra tranquillement dans la pièce et alla se placer, silencieux et terrible, en face de la malheureuse Calamaki. Il tenait dans sa main droite un cimeterre nu, qui avait aux reflets des pâles rayons de la lampe, des flamboiements sinistres.

Il y eut une minute de suprême angoisse.

La petite princesse, à cette apparition inattendue, n’avait pu que laisser échapper une exclamation de terreur et glisser sur ses genoux.

Notre héros, lui, était littéralement pétrifié, à quelques pieds de là.

— Esmé, dit enfin le farouche Ahmed, d’une voix où tremblaient toutes les colères de son âme, Esmé, priez Allah de vous pardonner, car vous allez mourir.