— Mais, mon cher enfant, tu ne peux pas rester avec ces borborygmes-là ! — d’autant plus qu’il indique une tendance déplorable de ton intestin à se charger d’humeurs morbides.
— C’est égal ; je préfère garder mes borborygmes et ne pas prendre de remèdes.
— En voilà un raisonnement ! Écoute, mon neveu ; il ne faut pas s’habituer à s’entêter ainsi, comme un enfant boudeur. La science et l’expérience démontrent que les borborygmes sont incompatibles avec l’état de santé : il faut donc les faire disparaître au plus tôt quand on en a. C’est élémentaire cela, qu’en dis-tu ?
— Hum ! il s’agit de considérer si le remède n’est pas pire que la maladie…
— Encore ! Vit-on jamais pareil sophisme ! Est-ce que la nature — cette bonne mère qui nous prodigue si complaisamment ces plus riches trésors — nourrirait de ses sucs des plantes inutiles ou nuisibles.
— Mais oui : les poisons !
— Il n’y a pas de poison, à proprement parler. Une plante ou un minéral ne le deviennent que par excès de dose. Toute la ques-