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Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/24

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Ici, Georges, emporté par l’enthousiasme à cette évocation des plus grandes figures du vieux temps, se leva pour mieux déclamer.

Il absorba un demi-gallon d’air et poursuivit, en s’animant par degrés :

— Le savant Horace, l’irrésistible Zérence, le désopilant Plaute, le mielleux Tibulle, l’incorruptible Tite-Live, l’austère Sénèque, le foudroyant Juvénal, l’implacable Tacite… n’ont jamais écrit une phrase, un mot… sur ces borborygmes effrayants qui galopent dans le tube intestinal des mortels.

— C’étaient des barbares ignorants.

— Des barbares ignorants ? ah ! mon oncle, quelle atrocité ! Quoi la fleur, la crème, l’essence, le suc, l’extrait, le nectar, la quintessence…

— De qui ?… de quoi ?… voyons…

— De l’antiquité ! vous appelez cela des barbares ? — ô mânes de mes auteurs, pardon ! — et des barbares ignorants, encore ! — ah ! vos tômes offensés, immortels écrivains, ont dû tressaillir de colère dans leurs rayons vermoulus !

Et Georges, épuisé, après s’être épongé longuement le front se laissa retomber sur son siège.


VI


Le vieux notaire était littéralement ahuri. Il ne connaissait pas à son neveu une si prodigieuse érudition et était à cent lieues