UNE HORRIBLE AVENTURE.
VIII
Telle était la situation, lorsqu’un beau soir, Verlac — qu’on n’avait pas vu depuis la veille — arriva comme une bombe à la pension.
— Labrosse est-il rentré ? demanda-t-il aux étudiants.
— Non, pas encore. Il est en partie fine et ne sera pas de retour avant le jour.
— Ah ! très-bien.
— Pourquoi très-bien ?… Mais que t’arrive-t-il ? d’où nous tombes-tu ?
— Ce qu’il m’arrive, messieurs ? c’est que nous sommes des imbéciles…
— Ah ! bah !
— Et que nous sommes joués, bafoués, mystifiés, roulés… depuis un grand mois.
— Par qui ?
— Par ce chameau de Labrosse.
— Allons donc !
— Rien de plus vrai. Ah ! le sacripant, il doit rire dans ses barbes de la naïveté des étudiants parisiens, et il en aura des gorges chaudes à faire sur notre compte, avec ses amis, lorsqu’il retournera dans son pays !
— Par la morbleu ! cela ne se passera pas ainsi : nous allons lui rendre la monnaie de sa pièce à cet Algonquin-là !
— Parbleu ! voilà deux jours que je patauge dans la crotte de Paris pour vous arranger une