Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/78

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la cervelle.

— « Imbécile ! m’écriai-je, in petto ! pourquoi n’ai-je pas pensé à cela plus tôt ? »

Vous connaissez, messieurs, le père Boulingot, qui tient un restaurant rue des Bourguignons ?

— Près de l’Hôpital du Val-de-Grâce ?

— Précisément.

— Si nous le connaissons !

— Vous devez, dans ce cas, avoir entendu dire que le pepe fit un peu de barricades en 48 ?

— Oh ! il en fit même beaucoup.

— Eh bien ! après cette petite fredaine, le bonhomme dut passer en Amérique, comme vous savez.

— C’est, parbleu ! vrai… et il doit la connaitre, lui, cette féroce contrée où l’on mange le monde.

— C’est ce que je me suis dit. J’ai donc couru chez le père Boulingot et, en deux mots, je lui ai exposé l’affaire.

— « Tu tombes bien, m’a-t-il répondu, car je connais probablement mieux le Canada que votre Labrosse. Je l’ai parcouru pendant quatre années, faisant le colportage, vendant des drogues et pratiquant la médecine, à mes heures de loisir.

— « Et les Sauvages ? ai-je demandé.

— « Quels Sauvages ? a-t-il fait en ouvrant de grands yeux.

— « Eh ! pardieu ! ceux du Canada. Est-il vrai qu’ils poussent l’audace jusqu’à camper à quelques milles de Québec, jus-