main, et l’index de l’autre main tendu vers lui d’une façon tellement menaçante, que le pauvre Labrosse — encore qu’il fût bon catholique — se demanda si réellement il était dans la bonne voie.
Puis ce fut bien pis.
Il vit la princesse Calamaki, emportée sur un coursier de feu et fuyant, affolée de terreur, de hideux janissaires turcs, qui la poursuivaient le cimeterre au poing et au quadruple galop de fantastiques cavales, dont les naseaux soufflaient des flammes livides…
Tout cela dans les nuages !
Enfin — pour combler la mesure — Georges aperçut son oncle, devenu si léger et si diaphane qu’il flottait dans l’air, au gré des vents, et que l’on pourrait voir distinctement les borborygmes se promener dans ses intestins.
Mais toutes ces visions saugrenues s’envolèrent comme une troupe de silhouettes effarées lorsque le premier rayon du soleil levant vint trembloter sur le parquet nu de la mansarde.
Georges se leva à la hâte, courut se faire raser, revêtit ses plus coquets habits, puis s’installa derrière les rideaux de sa fenêtre, décidé à ne pas bouger, qu’il n’eût entrevu quelque chose de sa princesse — ne fût-ce que son petit doigt !
Un bien plus grand bonheur était réservé au persévérant jeune homme.
Vers dix heures, une petite main, blanche comme la neige nouvelle, entr’ouvrit délicatement les rideaux de la mystique fenêtre, et la plus ravissante tête du monde s’encadra timidement au milieu de la mousseline…
Cela ne dura qu’une seconde.
Mais Georges avait vu !