Page:Dickens - Barnabé Rudge, tome 2, Hachette, 1911.djvu/205

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Et l’idée qu’il pouvait voir de là les différentes cours, et embrasser tout ce qui leur était masqué par ces murailles maudites, irritait et excitait si fort la populace, qu’ils hurlaient comme des loups.

« Eh bien ! délivrez seulement nos amis, dit Hugh, et vous pourrez garder les autres.

— Mon devoir est de les garder tous ; et je ferai mon devoir.

— Si vous ne nous ouvrez pas les portes toutes grandes, nous allons les enfoncer, dit Hugh, parce que nous voulons absolument faire sortir les gens de l’émeute.

— Tout ce que je peux faire pour vous, mes braves gens, répliqua Akerman, c’est de vous exhorter à vous disperser, et de vous rappeler que toutes les conséquences du moindre trouble causé dans cette maison ne peuvent qu’être très sérieuses, et donner à bon nombre d’entre vous d’amers et d’inutiles regrets, quand il ne sera plus temps. »

Il fit mine de se retirer là-dessus, mais il fut arrêté par la voix du serrurier. « Monsieur Akerman, cria Gabriel, monsieur Akerman !

— Je ne veux plus entendre un seul d’entre vous, répondit le gouverneur, se tournant vers l’homme qui lui parlait, et lui faisant signe de la main qu’il ne voulait pas parlementer plus longtemps.

— Mais je ne suis pas un d’entre eux, dit Gabriel. Je suis un honnête homme, monsieur Akerman, un honorable industriel…. Gabriel Varden, le serrurier. Vous me connaissez bien ?

— Comment ! vous dans la foule ! cria le gouverneur d’une voir altérée.

— Ils m’ont amené de force…. ils m’ont amené ici pour leur forcer la serrure de la grand’porte, répondit le serrurier. Veuillez m’être témoin, monsieur Akerman, que je m’y refuse, que je n’en veux rien faire, advienne que pourra de mon refus. S’ils me font quelque violence, faites-moi le plaisir de vous rappeler ça.

— N’avez-vous plus moyen de vous tirer de là ? dit le gouverneur.

— Non, monsieur Akerman. Vous allez faire votre devoir et moi le mien…. Encore une fois, tas de brigands et de coupe-jarrets, dit le serrurier, se retournant de leur côté, je