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pas autre chose,… la combustion spontanée, enfin, et non pas une des autres morts dont on peut mourir.


CHAPITRE III.

Intrus.

Aussitôt les deux gentlemen, aux parements et aux boutons d’une propreté douteuse, qui assistaient à la dernière enquête que le coroner fit dans Cook’s-Court, reparaissent encore avec une rapidité surprenante, conduits en toute hâte par Mooney (l’actif et intelligent bedeau) ; ils font une perquisition dans toute la cour, s’enfoncent dans le parloir des Armes d’Apollon, et, de leurs petites plumes avides, relatent, sur du papier pelure d’oignon, comment tout le quartier de Chancery-Lane fut plongé, vers minuit, dans la plus vive agitation par l’horrible découverte qu’on va lire ; ils établissent d’abord qu’on n’a pas oublié l’émotion pénible causée naguère, dans l’esprit public, par un cas de mort mystérieuse attribuée à l’opium et arrivée au premier étage de la maison où se trouve situé le magasin de chiffons et de vieilles bouteilles appartenant à un vieillard excentrique, nommé Krook, dont tout le monde connaissait les habitudes intempérantes ; que, par une singulière coïncidence, Krook fut interrogé à l’enquête du coroner qui eut lieu à cette occasion, comme on peut se le rappeler, aux Armes d’Apollon, taverne parfaitement tenue, dirigée par un homme éminemment respectable, M. Georges Bogsby, et qui touche, du côté de l’ouest, à la demeure en question. Après quoi les deux chroniqueurs racontent, le plus longuement possible, que, dans la soirée précédente, une odeur particulière fut observée par les habitants de la cour où s’est produit le tragique événement qui fait le sujet de cet article ; que, pendant un instant, cette odeur fut si forte, que M. Swills, chanteur comique engagé par M. Georges Bogsby, a dit à celui qui nous l’a rapporté, qu’il avait confié à miss Melvilleson (cantatrice remarquable, également engagée par M. Bogsby pour chanter dans une série de concerts qui, sous le nom de soirées musicales et sous la direction de M. Bogsby, se donnent aux Armes d’Apollon, en vertu de l’ordonnance de Georges II), qu’il sentait sa voix sérieusement affectée par l’état impur de l’at-