la moitié de sa seconde portion, il s’arrête un instant pour boire un verre de bière, étend ses jambes et se frotte les mains.
« Vous voilà remis, Tony, lui dit M. Guppy.
— Pas tout à fait encore ; mais je commence.
— Voulez-vous encore quelques légumes, des petits pois, des choux, des asperges ? »
— Merci, Guppy ; je crois vraiment que je vais prendre des choux.
— Un chou, demande aussitôt M. Guppy.
— Sans limaces, Polly, » ajoute le petit Smallweed. Et les choux sont apportés.
« Je sens que je renais, Guppy, dit Jobling en maniant son couteau et sa fourchette d’une main plus ferme.
— J’en suis ravi, Jobling.
— Je me retrouve à quinze ans ; » et, poursuivant son œuvre en silence, Jobling arrive au but en même temps que MM. Small et Guppy, les distançant d’un veau au lard, d’un haricot et d’un chou.
« Quelle pâtisserie nous conseillez-vous de prendre, Small ? demande M. Guppy,
— Trois poudings à la moelle, répond immédiatement Smallweed.
— Peste ! s’écrie M. Jobling en ouvrant de grands yeux ; des poudings à la moelle ! Je ne sais vraiment pas, Guppy… si je n’en prendrai pas un volontiers. »
Les trois poudings sont apportés, et M. Jobling dit plaisamment qu’il a pris des forces et se sent maintenant en âge de jeûner. Trois portions de chester leur ont succédé et sont suivies de trois rhum ; à ce couronnement de la fête, M. Jobling étend ses jambes sur la banquette, s’appuie contre le mur en s’écriant :
« J’ai terminé ma croissance et retrouvé toute ma vigueur.
— Que pensez-vous à présent de… Cela ne vous fait rien que j’en parle devant Smallweed !
— Pas le moins du monde ; au contraire, je bois à sa santé.
— À la vôtre, monsieur, répond le petit Smallweed.
— Je vous demandais, reprend M. Guppy, si vous avez toujours l’intention de vous engager.
— Mais… avant dîner et après dîner font deux, et l’opinion peut se ressentir de cette influence diverse ; toutefois, mon cher Guppy, je me le demande encore, même après être rassasié ; que vais-je faire ? comment vivrai-je ? Il faut manger, poursuit M. Jobling qui appuie sur ces trois mots comme s’il avait