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LE CRICRI DU FOYER.

toutes ces fées saluant l’image de Dot, le tirant par les basques de son habit et la lui montrant du doigt quand elle paraissait, se groupant autour d’elle, l’embrassant, jetant des fleurs sous ses pas, essayant de couronner sa tête avec leurs petites mains ; exprimant combien elles l’aimaient et l’adoraient, parce qu’elles la connaissaient : défiant toute créature laide, méchante ou accusatrice de la connaître comme elles.

La pensée de John ne pouvait donc s’éloigner de son image. Elle était toujours là.

Elle vint s’asseoir devant le feu, pour coudre en chantant… Industrieuse, diligente et laborieuse petite Dot ! Les petites figures de fées se tournant tout-à-coup vers John, toutes ensemble, et l’accablant de leur regard interrogateur, semblaient lui dire : Est-ce là cette femme légère que tu pleures ?

Il survint du dehors des sons joyeux, un bruit d’instruments de musique, de langues babillardes et d’éclats de rire. Une foule de jeunes filles en train de se divertir envahit la maison ; parmi elles était May Fielding avec une vingtaine d’autres presque aussi jolies. Dot était la plus jolie de toutes, comme elle était la plus jeune. Elles venaient l’inviter à leur partie. C’était un bal. Si jamais petit pied fut fait pour la danse, c’était le sien assurément. Mais elle sourit et hocha la tête en montrant son souper sur le feu et la table déjà servie, avec un air de défi et de triomphe qui la rendait deux