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LES CARILLONS.

jour de fête pour vous comme c’est un jour de bonheur pour moi, mon père ; je vous ai donc préparé ce petit régal et je vous l’ai apporté afin de vous surprendre.

— Et voyez comme il le laisse refroidir sur les marches, » dit ici une autre voix. C’était la voix de ce même Richard survenu sans être observé, se montrant tout-à-coup devant le père et la fille, qu’il regardait avec un visage aussi rouge que le fer sur lequel il frappait journellement son marteau de forgeron. C’était un jeune homme, beau, bien fait, robuste, avec des yeux qui brillaient comme des étincelles échappées de la fournaise, avec des cheveux noirs qui frisaient autour de ses tempes et avec un sourire… un sourire qui exprimait le plaisir que lui faisait l’éloge de son style de conversation dans la bouche de Meg.

— Voyez comme il le laisse refroidir sur les marches, dit Richard ; Meg ne sait donc pas ce qu’il aime, elle, sa fille !

Trotty, tout action et enthousiasme, tendit immédiatement la main à Richard, et il allait lui répondre vivement, lorsque s’ouvrit tout-à-coup la porte du perron où il se trouvait, et sans crier gare, un laquais faillit mettre le pied dans le plat :

« Éloignez-vous donc d’ici. Eh ! serez-vous toujours assis sur nos marches, dites donc ? ne pouvez-vous aller faire une petite station aux portes des voisins ? Voyons, voulez-vous vider la place, oui ou non ? »