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LES CARILLONS.

tort à cinq cents dames de je ne sais quelle part de fraîcheur… c’est terrible !

— Elle est beaucoup trop jolie, mon brave homme, répéta l’alderman ; toutes les chances sont contre sa sagesse. Retenez bien ce que je dis, ayez l’œil sur elle, ou elle finira mal. » Cela dit, l’alderman s’éloigna tout-à-coup.

« Rien de bon, bon à rien ! s’écria Toby en joignant les mains. Né mauvais, je n’avais que faire ici-bas. »

Les cloches carillonnèrent sur sa tête comme il prononçait ces mots ; elles carillonnèrent à pleines volées, mais sans qu’il entendît aucun encouragement dans leur voix sonore, — aucun.

« L’air n’est plus le même, s’écria le pauvre Toby en écoutant. Pas un mot de consolation. — Non, et pourquoi en effet m’en adresseraient-elles ? qu’y a-t-il pour moi dans l’année qui finit et dans celle qui commence ? Je ferais mieux de mourir. »

Cependant les cloches continuaient de carillonner et semblaient dire ; « Supprimez-les, supprimez-les ! le bon vieux temps, le bon vieux temps ! faits et chiffres, faits et chiffres ! supprimez-les, supprimez-les ! » Voilà ce qu’elles disaient ou rien : aussi Toby en eut le vertige. Il pressa sa tête entre ses mains comme pour l’empêcher d’éclater. Geste bien opportun, car, trouvant la