Aller au contenu

Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/225

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
65
LES CARILLONS.

— C’est cependant vrai, Meg, ma chère Meg. » dit Trotty, réparant sa méprise.

Meg vit ensuite que son père s’était placé derrière la chaise de son hôte, où, avec maint geste mystérieux, il faisait danser dans ses doigts le demi-shelling qu’il avait gagné.

« Ma chère, dit-il enfin, j’ai vu, en montant, une demi-once de thé quelque part sur l’escalier, et je suis sûr qu’il y avait aussi une tranche de jambon. Comme je ne me rappelle pas exactement où c’était, je vais aller chercher moi-même. »

Grâce à cet artifice, Toby sortit pour aller acheter, argent comptant, le jambon et le thé chez Mrs Chickenstalker, et, en rentrant, il prétendit avoir eu quelque peine à trouver tout cela dans l’obscurité.

« Mais voici enfin le jambon et le thé, dit Trotty. Tout y est. J’étais sûr d’avoir bien vu. Meg, ma chérie, si vous vouliez faire le thé, tandis que votre indigne père fera des rôties avec le jambon : tout sera bientôt prêt. Curieuse circonstance, poursuivit-il en s’armant de la fourchette aux rôties, curieuse, mais bien connue des miens que je n’aime, quant à moi, ni le thé ni le jambon ; mais c’est mon plaisir d’en régaler les autres. »

Ayant parlé assez haut pour convaincre son hôte de cette circonstance curieuse, Trotty n’en reniflait pas moins le jambon comme s’il l’eût aimé, et lorsqu’il versa