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Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/232

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LES CARILLONS.

contrait continuellement quelque chose, et où sa vue parfois aussi croyait distinguer une figure d’homme ou de spectre qui s’effaçait pour passer elle-même invisible, et dont il ne pouvait atteindre les formes indécises sur le mur. Une fois ou deux, une porte ou une niche interrompit la monotonie de cette lente ascension, et alors le vide semblait s’agrandir de toute l’étendue du vaisseau de l’église. Trotty se croyait au bord d’un abîme où il risquait de tomber la tête en bas. Mais la muraille bientôt lui faisait de nouveau barrière, et il continua ainsi de tourner et de monter, de monter et de tourner.

L’air étouffant commença à fraîchir, puis à s’agiter comme l’haleine du vent, et enfin à souffler si fort, que Trotty pouvait à peine se tenir sur ses jambes ; mais il atteignit une des croisées en arceau de la tour, s’y cramponna, et là il put plonger son regard sur les toits des maisons, sur les cheminées fumantes, sur le cordon de lumière formé par les réverbères, le tout confondu dans un milieu de vapeurs à travers lequel il chercha à reconnaître la demeure où Meg s’étonnait peut-être de son absence, et élevait la voix pour l’appeler.

C’était le beffroi où montaient les sonneurs. Trotty avait saisi une des cordes pendantes qui descendaient par les ouvertures pratiquées dans un parquet de chêne. Il tressaillit d’abord et frémit à l’idée seule de réveiller la grosse cloche. Les cloches elles-mêmes étaient plus