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LES CARILLONS.

— Vous épouserez les belles dames et ne les tuerez pas, vous, eh ! mon gentil garçon ? dit l’alderman Cute à l’héritier de sir Joseph Bowley, âgé de douze ans. Nous verrons bientôt ce petit gentleman au Parlement, ajouta l’alderman en le prenant par les épaules et affectant un air aussi réfléchi que possible. Oui, bientôt nous entendrons parler de ses succès aux élections, de ses discours à la chambre, des ouvertures que lui feront les ministres, de ses brillantes promesses de toute sorte. Ah ! nous ferons nos petites harangues à son sujet dans le conseil de la cité, je le garantis… et cela avant que nous ayons le temps de tourner la tête.

— Ah ! quelle différence de souliers et de bas ! pensa Trotty : et cependant son cœur s’attendrit même en faveur de cet enfant du riche, pour l’amour de ces enfants sans souliers et sans bas prédestinés (par le décret de l’alderman) à tourner à mal et qui auraient pu être les enfants de la pauvre Meg.

— Richard ! soupira Trotty en errant parmi tout ce monde, où est-il ? je ne puis trouver Richard ! où est Richard ? »

Il n’était guère probable qu’il fût là, s’il vivait encore. Mais Trotty se sentait seul dans la foule joyeuse ; le chagrin le troublait : il s’en allait de côté et d’autre, cherchant son guide et disant : « Où est Richard ? montrez-moi Richard. »

Il errait ainsi, lorsqu’il rencontra M. Fish, le secré-