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Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/255

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LES CARILLONS.

cœur. L’alderman Cute promit à M. Fish qu’il l’aiderait à annoncer prudemment la triste catastrophe à M. Joseph quand la journée serait terminée. Ils se séparèrent ensuite après que l’alderman eut presque démis le poignet de Fish en lui serrant la main dans l’amertume de son âme et en répétant : « Le plus respectable des hommes !.., en vérité, je ne comprends pas comment le ciel permet de si fatales afflictions sur la terre. Vraiment, ajouta-t-il, si on ne réfléchissait aux secrets desseins de la Providence, on croirait qu’il existe de temps à autre de telles secousses de notre planète qu’elles affectent toute l’économie animale. Deadles, Frères ! … »

La partie de quilles eut un immense succès. Sir Joseph y montra une grande adresse. Son fils, Master Bowley, fut digne de son père, et chacun de s’écrier que puisque un Baronnet et le Fils d’un Baronnet jouaient aux quilles, le pays ne pouvait que prospérer rapidement.

À l’heure convenable on servit le banquet. Trotty se rendit involontairement à la salle du festin comme les autres ; car il s’y sentait entraîné par une impulsion plus forte que son libre arbitre. Ce fut un spectacle d’une gaîté extrême. Les dames étaient très-belles, les convives de bonne humeur, ravis et joyeux. Lorsque les portes s’ouvrirent et que les gens de la campagne entrèrent en foule vêtus de leur costume rustique, ce fut la plus magnifique scène de la journée : mais Trotty ne cessait de murmurer : « Où est Richard ? il serait venu