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LES CARILLONS.

putes entre cette excellente femme et son mari. C’était donc un surcroît d’amertume pour elle d’être une cause journalière de discorde là où elle avait tant d’obligations.

Elle aimait toujours l’enfant ; elle l’aimait de plus en plus ; mais une nouvelle vicissitude survint dans son existence de mère malheureuse.

Un soir… elle chantait à demi-voix pour l’endormir, en se promenant dans sa chambre pour le bercer contre son cœur, lorsque la porte s’ouvrit, et un homme se montra.

« Pour la dernière fois ! dit-il.

— William Fern !

— Pour la dernière fois ! » Il écouta comme un homme qui se sait poursuivi ; puis dit tout bas :

« Marguerite, je suis arrivé au terme. Je ne pouvais finir ma carrière sans vous dire adieu, sans vous apporter une parole de reconnaissance.

— Qu’avez-vous fait ? » demanda-t-elle en le regardant avec terreur.

Il la regarda à son tour, mais sans répondre.

Après un moment de silence, il fit un geste de la main, comme écartant sa question, une question qui lui faisait mal, et dit :

« Il s’est passé bien du temps depuis cette nuit. Marguerite ; mais elle est toujours restée présente à ma mé-