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Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/323

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LES APPARITIONS DE NOËL.

mordant, au lieu de se servir de son élément familier, le diable aurait pu crier en conscience. Le propriétaire d’un jeune nez pointu s’arrêta en grelottant devant la porte de Scrooge pour le régaler d’une ballade de Noël ; mais au premier vers d’introduction :


God bless you, merry gentleman !
— Dieu vous bénisse, joyeux monsieur !


Scrooge saisit la règle sur son pupitre avec un geste si énergique, que le chanteur à demi congelé se mit à fuir avec terreur, abandonnant le trou de la serrure au brouillard et au froid.

Enfin l’heure de fermer le comptoir arriva. Avec un air mécontent, Scrooge descendit de son escabelle, et le commis, soufflant sa chandelle, mit son chapeau sur la tête, voyant que le maître consentait tacitement à son départ.

« Vous prendrez toute la journée de demain, je suppose ? lui demanda Scrooge.

— Si cela vous convient, monsieur.

— Cela me convient peu, et ce n’est nullement juste, dit Scrooge ; si je vous retenais une demi-couronne sur vos appointements pour ce jour-là, vous vous plaindriez, j’en suis certain ? »

Le commis sourit d’un demi-sourire.