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LES APPARITIONS DE NOËL.

propose une première santé : un joyeux Noél pour nous tous, et que Dieu nous bénisse ! » À ce souhait la famille fit écho. (’Dieu nous bénisse ! » répéta Tiny Tim, le dernier de tous. Tiny Tim était assis le plus près de Bob, qui tenait dans sa main sa petite main flétrie avec l’étreinte affectueuse d’un père craignant qu’on ne le prive de son enfant.

« Esprit ! demanda Scrooge avec un intérêt qu’il n’avait jamais éprouvé, apprenez-moi si Tiny Tim vivra. »

L’Esprit répondit : « Je vois un siège vide dans le coin de la cheminée et une béquille solitaire qu’on garde soigneusement. Si ces images ne changent pas dans l’avenir, cet enfant ne peut vivre.

— Non, non, dit Scrooge ; oh ! non, bon Esprit, dites-moi qu’il vivra.

— Si ces images ne changent pas dans l’avenir, répéta l’Esprit, aucun autre Noël ne retrouvera l’enfant ici. Eh bien ! quoi ? s’il meurt… que peut-il faire de mieux ? il diminuera le superflu de la population. »

Scrooge baissa tristement la tête en entendant l’Esprit citer ses propres paroles, et il fut accablé de repentir.

« Homme, lui dit l’Esprit, si vous avez un cœur d’homme et non un cœur de pierre, ne vous servez plus de ce jargon jusqu’à ce que vous ayez appris ce que c’est que ce superflu et où il réside. Est-ce à vous de décider