Aller au contenu

Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/401

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
93
LES APPARITIONS DE NOËL.

« Esprit, dit-il, ce lieu est affreux. Je ne le quitterai pas sans emporter la leçon qu’il renferme, croyez-moi… Partons… »

Mais l’Esprit lui montrait toujours du doigt la tête sous le suaire.

« Je vous comprends, poursuivit Scrooge, et je le ferais si je le pouvais : je n’en ai pas la force, Esprit, je n’en ai pas la force. »

L’Esprit parut sonder de son invisible regard le cœur de Scrooge.

« Esprit, s’il existe quelqu’un en ville qui éprouve quelque émotion causée par la mort de cet homme, dit Scrooge avec angoisse, montrez-moi ce quelqu’un ; Esprit, je vous en conjure. »

Le fantôme, pendant un moment, étendit devant lui sa sombre robe comme une aile, et puis la repliant il révéla soudain une chambre où une mère était avec ses enfants.

Il était grand jour ; cette femme attendait quelqu’un et avec l’agitation d’une inquiète impatience, car elle allait et venait dans la chambre, tressaillait au moindre bruit, regardait par la fenêtre, consultait la pendule, essayait en vain d’avoir recours à son aiguille et pouvait à peine supporter les voix de ses enfants qui jouaient entre eux.

Enfin retentit à la porte le coup si attendu. Elle court et ouvre à son mari. Cet homme dont le visage annon-