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Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/415

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LES APPARITIONS DE NOËL.

— Vrai ? s’écria Scrooge ; eh bien, va l’acheter.

— Est-il plaisant le monsieur !

— Non, non, je parle sérieusement. Va l’acheter et dis qu’on me l’apporte ici pour que je donne l’adresse de la maison où il faut la remettre : reviens avec celui qui l’apportera et je te promets un shelling ; reviens avec lui avant cinq minutes et tu auras une demi-couronne. »

Le petit garçon partit comme un trait.

« Je l’enverrai chez Bob Cratchit, se dit Scrooge en se frottant les mains ; il ne saura pas d’où cela lui vient. Elle est deux fois grosse comme Tiny Tim. Ce sera une plaisanterie excellente que de l’envoyer à Bob. »

Il écrivait l’adresse d’une main qui n’était pas très-ferme, mais il l’écrivit, et descendit pour attendre la dinde sur la porte. Là il remarqua le marteau : « Bien aimé marteau, dit-il en le caressant de la main, je t’aimerai toute ma vie. Je te regardais à peine avant-hier ; quelle honnête expression dans ta figure de cuivre ! Merveilleux marteau !… Voici la dinde : holà ! hé ! bonjour ; je vous souhaite de joyeuses fêtes de Noël. »

Quelle dinde ! était-il possible qu’un pareil volatile eût jamais pu se tenir sur ses jambes ? elles se seraient brisées sous elle.

« Impossible que vous portiez cela jusqu’à Camden-Town, mon brave homme, dit Scrooge ; prenez un cabriolet »