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Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/47

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LE CRICRI DU FOYER.

Et il lui montrait du doigt Dot assise toute pensive, devant le feu du foyer, appuyant sur une main son joli menton creusé par une fossette et contemplant la flamme brillante. John regarda tout-à-coup Dot et M. Tackleton, elle encore et puis lui.

« Elle vous honore et vous obéit, sans doute, continua M. Tackleton ; eh bien, moi, qui ne suis pas un homme sentimental, je me contente de cela ; mais pensez-vous qu’il n’y a pas quelque chose de plus ?…

— Je pense, répliqua le voiturier, que j’aurais bientôt jeté par la fenêtre n’importe quel homme me dirait le contraire.

— C’est exactement cela, reprit M. Tackleton, avec une extraordinaire vivacité d’assentiment, oui, bien sûr, vous le feriez, je n’en doute point. Je vous souhaite le bonsoir et d’agréables rêves. »

Le bon voiturier fut troublé et se sentit un certain malaise d’esprit en dépit de lui-même. Il ne put s’empêcher de le laisser voir à sa manière.

« Bonsoir, mon cher ami, répéta M. Tackleton d’un air compatissant. Je pars. Nous sommes exactement les mêmes, vous et moi. Mais, je le vois bien, vous ne voulez pas nous donner la soirée de demain ? Eh bien, je sais à qui vous allez rendre visite. Je veux m’y trouver aussi et y mener ma future. Cela lui fera du bien. Vous êtes un agréable homme. Merci… Eh ! qu’est-ce ? »

C’était un cri poussé par la femme du voiturier, un