Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
76
LE CRICRI DU FOYER.

dressant aux autres personnes ; il la touchait. Je ne puis vous dire s’il avait fréquenté des chiens aveugles ; il n’avait jamais vécu avec un maître aveugle ; ni M. Boxer le père, ni Mrs Boxer la mère, ni aucun des membres de cette respectable famille n’avaient, que je sache, été aveugles. Peut-être Boxer avait-il trouvé cela tout seul, mais il l’avait trouvé. Il s’empara donc de Berthe, en saisissant avec ses dents le bas de sa robe, et ne lâcha prise que lorsque Mrs Peerybingle et l’enfant, Tilly Slowboy et le panier furent tous en sûreté dans la maison.

May Fielding était déjà arrivée, et sa mère avec elle — petite vieille grondeuse, à l’air boudeur, qui, sous prétexte qu’elle avait conservé une taille mince comme une colonne de lit, était supposée avoir une taille transcendante, et qui prétendait aussi être très-comme il faut et prenait des airs protecteurs, sous cet autre prétexte qu’elle avait autrefois été dans un meilleur état de fortune ou qu’elle aurait pu l’être, si quelque chose avait eu lieu, laquelle chose n’avait pas eu lieu, et ne paraissait pas devoir jamais avoir lieu… Mais n’importe. Gruff et Tackleton était là aussi, faisant l’agréable, avec la figure d’un homme qui se sentait à son aise, et dans son élément naturel… autant que le serait un jeune saumon sur le faîte de la grande pyramide.

« May, ma chère et ancienne amie, s’écria Dot en courant à elle. Quel bonheur de vous voir ! »

Son ancienne amie était certainement aussi cordiale-