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Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/98

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LE CRICRI DU FOYER.

chante Dot, et là, pendant une demi-heure, elle débita plus de recettes infaillibles qu’il n’en eût fallu (si on les eût suivies) pour tuer le jeune Peerybingle, eût-il été un autre Samson au maillot.

Pour changer de thème, Dot se mit à coudre… Elle portait toujours dans la poche le contenu d’une boîte à ouvrage ; je ne sais comment cela se faisait… Puis elle donna le sein à son nourrisson, puis encore un peu de couture ; et lorsque la vieille dame sommeilla, Dot causa à voix basse avec May : tous petits moyens d’abréger l’après-midi qui lui réussirent merveilleusement. Enfin, quand le jour baissa, comme c’était une règle établie dans ces pique-nique qu’elle se chargeait de remplacer Berthe dans tous les soins du ménage, elle attisa le feu, nettoya le foyer, prépara la table à thé, tira le rideau de la fenêtre et alluma une chandelle. Cela fait, elle joua un air ou deux sur une espèce de harpe grossière que Caleb avait imaginée pour Berthe, et les joua fort bien, car la nature lui avait donné une oreille délicate, aussi bien faite pour la musique qu’elle l’eût été pour porter des bijoux, si elle en avait eu. L’heure de servir le thé sonna. Tackleton revint pour en prendre et passer la soirée.

Caleb et Berthe l’avaient devancé. Caleb s’était assis pour travailler ; mais il ne put parvenir à faire sa tâche de l’après-midi, le pauvre homme, tant il était inquiet, tant il avait de remords en pensant à sa fille. C’était