Page:Dickens - David Copperfield, Hachette, 1894, tome 1.djvu/170

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Je répondis que je me portais très-bien, et que j’espérais qu’il était de même. Dieu sait que j’étais mal à mon aise, mais il n’était pas dans ma nature de me plaindre beaucoup dans ce temps-là, je me bornai donc à dire que j’étais très-bien et que j’espérais qu’il était de même.

— Je suis, grâce au ciel, on ne peut mieux, dit l’étranger. J’ai reçu une lettre de M. Murdstone dans laquelle il me dit qu’il désirerait que je pusse vous recevoir dans un appartement situé sur le derrière de ma maison, et qui est pour le moment inoccupé… qui est à louer, en un mot, comme… en un mot, dit l’étranger avec un sourire de confiance amicale, comme chambre à coucher… le jeune commençant auquel j’ai le plaisir de… »

Ici l’étranger fit un geste de la main et rentra son menton dans le col de sa chemise.

« C’est M. Micawber, me dit M. Quinion.

— Oui, dit l’étranger, c’est mon nom.

— M. Murdstone, dit M. Quinion, connaît M. Micawber. Il nous transmet des commandes quand il en reçoit. M. Murdstone lui a écrit à propos d’un logement pour vous, et il vous recevra chez lui.

— Mon adresse, dit M. Micawber, est Windsor-Terrace, route de la Cité. Je… en un mot, dit M. Micawber avec le même air élégant et un nouvel élan de confiance, c’est là que je demeure. »

Je le saluai.

« Dans la crainte, dit M. Micawber, que vos pérégrinations dans cette métropole n’eussent pas encore été bien étendues, et que vous pussiez avoir quelque difficulté à pénétrer les dédales de la moderne Babylone dans la direction de la route de la Cité ; en un mot, dit Micawber avec un élan de confiance, de peur que vous ne vinssiez à vous perdre, je serai très-heureux de venir vous chercher ce soir pour vous montrer le chemin le plus court. »

Je le remerciai de tout mon cœur de la peine qu’il voulait bien prendre pour moi.

« À quelle heure, dit M. Micawber, pourrai-je… ?

— Vers huit heures, dit M. Quinion.

— Je serai ici vers huit heures, dit M. Micawber ; monsieur Quinion, j’ai l’honneur de vous souhaiter le bonjour. Je ne veux pas vous déranger plus longtemps. »

Il mit son chapeau et sortit, sa canne sous le bras, d’un pas