Page:Dickens - David Copperfield, Hachette, 1894, tome 2.djvu/135

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insiste. La cuisinière se retire pour demander ce qu’il en est ; elle laisse l’homme seul avec Jip. Au retour de la cuisinière, l’homme insiste encore, puis il se retire. J. a disparu ; D. est au désespoir. On fait avertir la police. L’homme a un gros nez, et les jambes en cerceau, comme les arches d’un pont. On cherche dans toutes les directions. Pas de J. — D. pleure amèrement ; elle est inconsolable. — Nouvelle allusion à une jeune gazelle, à propos, mais sans effet. — Vers le soir, un jeune garçon inconnu se présente. On le fait entrer au salon. Il a un gros nez, mais pas les jambes en cerceau. Il demande une guinée, pour un chien qu’il a trouvé. Il refuse de s’expliquer plus clairement. D. lui donne la guinée ; il emmène la cuisinière dans une petite maison, où elle trouve J. attaché au pied de la table. — Joie de D. qui danse tout autour de J. pendant qu’il mange son souper. — Enhardie par cet heureux changement, je parle de D. C. quand nous sommes au premier étage. D. se remet à sangloter. « Oh, non, non. C’est si mal de penser à autre chose qu’à mon papa «  Elle embrasse J. et s’endort en pleurant. (D. C. ne doit-il pas se confler aux vastes ailes du temps ? J. M.) »

Miss Mills et son journal étaient alors ma seule consolation. Je n’avais d’autre ressource dans mon chagrin, que de la voir, elle qui venait de quitter Dora, de retrouver la lettre initiale du nom de Dora à chaque ligne de ces pages pleines de sympathies, et d’augmenter encore par là ma douleur. Il me semblait que jusqu’alors j’avais vécu dans un château de cartes qui venait de s’écrouler, nous laissant miss Mills et moi au milieu des ruines ! Il me semblait qu’un affreux magicien avait entouré la divinité de mon cœur d’un cercle magique, que les ailes du temps, ces ailes qui transportent si loin tant de créatures humaines, pourraient seules m’aider à franchir.


Ma tante commençant, je suppose, à s’inquiéter sérieusement de mon abattement prolongé, imagina de n’envoyer à