Page:Dickens - David Copperfield, Hachette, 1894, tome 2.djvu/467

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En parcourant les autres colonnes du journal, Je découvris que M. Micawber était un de ses correspondants les plus actifs et les plus estimés. Il y avait de lui une autre lettre relative à la construction d’un pont. Il y avait aussi l’annonce d’une nouvelle édition de la collection de ses chefs-d’œuvre épistolaires en un joli volume, considérablement augmentée, et je crus reconnaître que l’article en tête des colonnes du journal) en premier Paris, était également de sa main.

Nous parlâmes souvent de M. Micawber, le soir, avec M. Peggotty, tant qu’il resta à Londres. Il demeura chez nous tout le temps de son séjour qui ne dura pas plus d’un mois. Sa sœur et ma tante vinrent à Londres, pour le voir. Agnès et moi, nous allâmes lui dire adieu à bord du navire, quand il s’embarqua ; nous ne lui dirons plus adieu sur la terre.

Mais, avant de quitter l’Angleterre, il alla avec moi à Yarmouth, pour voir une pierre que j’avais fait placer dans le cimetière en souvenir de Ham. Tandis que, sur sa demande, je copiais pour lui la courte inscription qui y était gravée, je le vis se baisser et prendre sur la tombe un peu de terre avec une touffe de gazon.

« C’est pour Émilie, me dit-il en le mettant contre son cœur. Je le lui ai promis, maître Davy. »


Et maintenant, voilà mon histoire finie. Pour la dernière fois, je reporte mes regards en arrière avant de clore ces pages.

Je me vois, avec Agnès à mes cotes, continuant notre voyage sur la route de la vie. Je vois autour de nous nos enfants et nos amis, et j’entends, parfois, le long du chemin, le bruit de bien des voix qui me sont chères.

Quels sont les visages qui appellent plus particulièrement mon intérêt dans cette foule dont je recueille les voix ? Tenez ! les voici qui viennent au devant de moi pour répondre à ma question !