Page:Dickens - David Copperfield, Hachette, 1894, tome 2.djvu/472

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m’arracher à mes souvenirs, mais il le faut ; toutes ces figures s’effacent et disparaissent. Pourtant il y en a une, une seule, qui brille au-dessus de moi comme une lueur céleste, qui illumine tous les autres objets à mes yeux, et les domine tous. Celle-là, elle me reste.

Je tourne la tête et je la vois à côté de moi, dans sa beauté sereine. Ma lampe va s’éteindre, j’ai travaillé si tard cette nuit ; mais la chère image, sans laquelle je ne serais rien, me tient fidèlement compagnie.

Ô Agnès, ô mon âme, puisse cette image, toujours présente, être ainsi près de moi quand je serai arrivé, à mon tour, au terme de ma vie ! Puissé-je, quand la réalité s’évanouira à mes yeux, comme ses ombres vaporeuses dont mon imagination se sépare volontairement en ce moment, te retrouver encore près de mol, le doigt levé pour me montrer le ciel !


fin.