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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/133

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géant, asseyez-vous. » Je le remerciai et m’installai sur le siége ; mais en le voyant planté là devant moi, m’examinant avec ses yeux clignotants, mon embarras était extrême ; je ne savais comment me servir de la fourchette et du couteau. J’avais peur de m’éclabousser avec la sauce. J’allais cependant attaquer une seconde côtelette :

« — On a préparé, me dit-il, une pinte d’ale pour vous, faut-il vous la servir ?

» — Oui, répondis-je en le remerciant. »

Là-dessus il remplit un large verre, et l’élevant entre son œil et la lumière qui l’illumina comme un or liquide :

« — En vérité, poursuivit-il, c’est superbe, n’est-ce pas ?

» — C’est superbe, répétai-je en souriant », car je devenais enchanté de l’air amical de ce garçon aux cheveux hérissés en pointe, de son regard rieur, et de l’air cavalier avec lequel il se tenait là, debout, une main sur la hanche, élevant de l’autre le cristal couronné d’écume.

« — Il y avait hier ici, dit-il, un gentleman, un homme robuste, nommé Topsawyer… peut-être le connaissez-vous ?

» — Non, je ne crois pas…