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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/218

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petit frère quand il s’éveilla, et je le berçai avec affection ; quand il se rendormit, je me rapprochai de ma mère comme j’avais toujours fait, j’inclinai ma tête sur son épaule et sentis sur mon front la douce impression de ses beaux cheveux… que je comparais à une aile d’ange. Je m’en souviens… ah ! j’étais heureux. Assis là, regardant le feu et y contemplant les figures de la flamme, je me laissais aller à croire que je n’avais jamais quitté la maison ; que M. et Miss Murdstone n’étaient aussi que des figures fantastiques qui s’évanouiraient quand s’éteindrait le feu, et qu’il n’y avait de réel dans tous mes souvenirs, que ma mère, Peggoty et moi.

Peggoty raccommodait un bas, tant qu’elle pouvait y voir, puis le passait sur sa main gauche comme un gant, son aiguille dans sa main droite, prête à repriser une autre maille dès que la flamme jetait une lueur.

« — Je me demande, » dit Peggoty qui interrompait quelquefois ses éternelles reprises pour se demander tout-à-coup quelque chose, « je me demande ce qu’est devenue la grand’tante de Davy ? »

Ma mère, en ce moment, était à rêver, et cette question la tira de sa rêverie.