Aller au contenu

Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

De plus, je veux que vous apportiez ici un air de soumission. Vous me connaissez, David, je le veux ! »

Miss Murdstone fit entendre un rire enroué.

« — Je veux une conduite respectueuse, de la docilité et de l’empressement envers moi, continua-t-il, envers Jane Murdstone et envers votre mère. Je ne veux pas qu’on fuie ce salon comme s’il était infecté. Je ne veux pas avoir à lutter contre le caprice d’un enfant. Asseyez-vous. »

Il me parla comme s’il eût parlé à un chien, et j’obéis comme un chien.

« — Une chose encore, dit-il ; j’observe que vous avez les goûts vulgaires. Vous ne devez pas vivre dans l’intimité des domestiques. Ce n’est pas dans la cuisine que vous acquerrez les qualités qui vous manquent. Quant à la servante qui vous gâte… je n’en parle pas… puisque vous, Clara, ajouta-t-il d’une voix moins élevée en s’adressant à ma mère, puisque vous-même, une longue habitude et d’anciens souvenirs vous inspirent pour elle une faiblesse que vous ne pouvez encore vaincre.

» — Illusion bien inexplicable ! » s’écria Miss Murdstone.

« — Je dis seulement, David, » reprit-il re-