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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/246

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modes sont comme les hommes mortels. Elles viennent on ne sait ni comment ni pourquoi ; elles s’en vont de même. Tout est l’image de la vie humaine, selon moi, si vous voulez voir les choses à ce point de vue. »

En toutes circonstances, ces réflexions eussent fait, je suppose, fort peu d’impression sur mon esprit d’enfant. Dans mon vif chagrin, je ne pouvais guère les discuter, et M. Omer ayant satisfait son habitude de les émettre à tout venant, me ramena auprès de ses ouvrières.

Là, ouvrant une petite porte qui donnait sur un escalier, il s’écria : « — Apportez le thé et les tartines de beurre ! »

Au bout de quelque temps que je passai à regarder et à écouter le bruit de la couture avec l’accompagnement du marteau, une servante vint avec un plateau à thé qui se trouva être pour moi.

Mais je ne me pressais pas d’en profiter : au milieu de cet atelier de deuil, mon appétit n’était pas très vif. M. Omer me contempla pendant quelques minutes, et me dit :

« — Je vous connais depuis long-temps, mon jeune ami !

» — Vraiment, Monsieur ?