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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/318

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vre femme, puisque j’avais pris mon parti ?

Les embarras de M. Micawber aggravaient encore mes ennuis. Dans mon abandon je m’étais attaché à sa famille : combien de fois je me promenai tout pensif, portant sur mes épaules le poids des dettes du mari, calculant les ressources de la femme. Le samedi soir même cette préoccupation troublait le plaisir que j’éprouvais à me voir libre pour toute la journée du dimanche avec mes sept shellings dans la poche. Pendant ces vingt-quatre heures-là, les confidences de Mrs Micawber étaient naturellement plus longues et plus expansives ; mais heureusement elles se terminaient toujours de la même manière ; après des sanglots à fendre le cœur, elle trouvait une transition pour chanter une chanson ou une ballade, et M. Micawber, à son tour, une fois qu’il avait déclaré qu’il n’avait plus d’autre chance que d’aller vivre en prison, soupait de bon appétit et allait se coucher en calculant ce que lui coûterait le balcon neuf dont sa maison avait besoin « si jamais les dés tournaient en sa faveur. »

Malgré la distance de nos âges, nos situations respectives établissaient une curieuse égalité entre la famille Micawber et moi ; mais