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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/326

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de faire dès qu’il aurait réglé son compte avec le geôlier.

« — Ma famille, » répondit Mrs Micawber, qui prononçait toujours ce mot avec un certain air… quoique je n’aie pu découvrir quelles personnes désignait cette dénomination, depuis que papa et maman étaient morts… « ma famille est d’avis que M. Micawber doit quitter Londres, et qu’avec son talent… car il a du talent, aidé de quelque protection locale, il peut obtenir à Plymouth un emploi dans la douane. »

Cette nouvelle confidence fut suivie d’une scène attendrissante dont je supprime les détails ; et, lorsque je me retirai, je me sentis moi-même tout ému en pensant que notre séparation était inévitable. Je passai une nuit d’insomnie, pendant laquelle je fis sur moi-même un si pénible retour, qu’effrayé de l’isolement où j’allais bientôt me trouver, je conçus la première idée d’un projet qui, peu à peu, se transforma en résolution inébranlable.

« — Impossible, me dis-je, de subir plus long-temps l’existence à laquelle m’ont condamné à tout jamais M. et Miss Murdstone ! »

J’avais rarement entendu parler du frère et de la sœur : deux fois seulement un paquet