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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/343

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fût ma confiance en son bon cœur, je n’en avais pas assez en sa discrétion ; il était si chanceux dans tout ce qu’il entreprenait, le pauvre Traddles, que je n’étais guère tenté d’avoir recours à lui. Je me glissai donc le long du mur et gagnai furtivement le chemin poudreux que nous avions maintes fois traversé dans nos promenades d’écoliers. C’était le chemin de Douvres : je le connaissais depuis ces promenades, alors que je ne me serais guère douté qu’on me verrait un jour le parcourir comme un petit vagabond.

C’était dimanche et les cloches carillonnèrent toute la matinée dans les airs ! Ô mes cloches des dimanches de Yarmouth, ce n’étaient plus vos joyeuses voix qui charmaient tant mes excursions sur la plage. Vainement celles-ci invitaient aussi le monde au repos et à la prière ; vainement, passant devant une église, je pus apercevoir par la grande porte à deux battants, la congrégation des fidèles paisiblement assise en attendant le prédicateur ; vainement, de l’enceinte d’une autre, vint jusqu’à moi le chant des psaumes accompagné par les mélodies de l’orgue ; vainement je vis sous le porche le bedeau endimanché respirer la fraîcheur de sombre, — ce dimanche n’é-