paraître tout occupé de finir mon déjeuner, je heurtais mon couteau contre ma fourchette et m’étouffais en avalant trop vite ma tasse de thé.
« — Eh bien ! » s’écria ma tante.
Cette fois je levai les yeux avec respect.
« — Je lui ai écrit, dit-elle.
» — À… ?
» — À votre beau-père, » répondit-elle, voyant bien que je n’osais achever ma question. « Je lui ai écrit une lettre à laquelle il faudra qu’il fasse attention ou nous aurons maille à partir.
» — Sait-il où je suis ? » demandai-je avec alarme.
« — Je lui le ai appris, » dit ma tante en hochant la tête.
« — Lui serai-je… lui serai-je livré ? » demandai-je en balbutiant.
« — Je ne sais pas, » répondit ma tante, « nous verrons.
» — Ah ! m’écriai-je, et moi je ne sais pas ce que je ferai si je dois retourner chez M. Murdstone.
» — Je ne suis encore décidée à rien, » reprit ma tante : « nous verrons. »
Je fus accablé par ces paroles : je ne pus dissimuler mon abattement et ma tristesse. Ma tante, sans paraître beaucoup s’occuper de