Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/121

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après que ma mère fut devenue veuve. Ma mère la prit chez elle pour lui tenir compagnie ; elle a deux mille livres sterling à elle et ajoute les intérêts annuels de cette somme au capital. Je vous ai raconté toute l’histoire de Miss Rosa Dartle.

» — Et je ne doute pas qu’elle vous aime comme un frère, mon cher Steerforth.

» — Hum ! » reprit Steerforth regardant le feu ; « il est des frères qui ne sont pas excessivement aimés et il en est qui aiment… Mais assez, Copperfield, voici une excellente liqueur de ménage dont je veux vous faire goûter ; » et au bout de quelques instants, Steerforth avait retrouvé toute sa sérénité avec ses formes séduisantes.

À l’heure du thé, quand je revis Miss Dartle, je ne pus m’empêcher d’examiner sa cicatrice avec un intérêt douloureux : j’observai bientôt que c’était la partie la plus susceptible de son visage. Lorsque Miss Dartle pâlissait, cette marque s’altérait la première, imprimant une ligne couleur de plomb sur toute son étendue, comme un trait à l’encre invisible qu’on approche du feu. Miss Dartle faisait une partie au trictrac avec Steerforth, et une petite altercation s’éleva entre les partenaires… Je crus