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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/156

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retirâmes. Nous avions été du souper de famille. Ce repas ne consistait qu’en poisson sec et en biscuits de barque ; mais Steerforth avait tout-à-coup tiré de sa poche un flacon de liqueur, et nous le vidâmes entre hommes, — j’ose dire que je me montrai enfin un homme comme les autres ! Nous partions et avions déjà franchi la porte :

« — Prenez garde à vos pas dans l’obscurité, » nous cria une voix d’ange.

Nous nous retournâmes et vîmes les yeux bleus de la petite Émilie, qui, cachée à moitié derrière Cham, nous donnait ce charitable avis.

« — Quelle charmante petite femme ! me dit Steerforth en me prenant le bras. « Allons, vous avez raison, c’est une famille originale et une singulière demeure : on éprouve une sensation nouvelle au milieu de ces braves gens !

« — Que nous avons été heureux, » répondis-je, « — d’arriver pour être témoin de la joie que ce projet de mariage a fait éclater dans cette honnête famille, d’en être témoin et de la partager.

» — C’est une drôle de tête que celle de ce garçon pour une si jolie fille, n’est-ce pas ? » dit Steerforth.