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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/192

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» — C’est ce dont je suis bien certain, » répliquai-je.

Littimer posta la main à son chapeau en signe de remerciement pour la bonne opinion que j’avais de lui, et je crus que j’étais redevenu un petit garçon de huit ans. Il fit une seconde fois le même salut lorsqu’il nous souhaita un bon voyage, et nous le laissâmes debout sur le trottoir, mystère aussi respectable qu’aucune des pyramides d’Égypte.

Pendant quelque temps nous n’eûmes pas de conversation, Steerforth était silencieux contre son habitude, et moi je me livrais à mes rêveries, me demandant si je reverrais encore les lieux que nous venions de quitter et si je les retrouverais toujours les mêmes. À la fin, Steerforth passa de sa taciturnité à son humeur causeuse, ce qui était si facile à son charmant caractère, et, me touchant le bras :

« — David, » me dit-il, « avez-vous perdu la voix ? Quelle est donc cette lettre dont vous m’avez parlé en déjeunant ?

» — Ah ! » répondis-je en la tirant de ma poche, « c’est une lettre de ma tante.

» — Et que dit-elle qui mérite d’être pris en considération ?