Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/207

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» — J’ai toute ma tête, » reprit-elle, « il le faut… procurez-moi un fiacre et rendez-moi ma bourse. »

Quelqu’étonné que je fusse, je compris que je n’avais pas le droit de désobéir à un ordre si péremptoire… J’allai au plus vite, en descendant la rue, vers une station de voitures ; heureusement, à quelques portes plus loin, passait un fiacre vide auquel je fis signe et que j’amenai à ma tante ; elle se précipita dans l’intérieur, avant que j’eusse déployé complètement le marchepied, et l’homme y monta après elle. Elle me fit un geste de la main pour que je m’éloignasse, et, subjugué par ce geste, je m’éloignais en effet, lorsque j’entendis encore ma tante dire au cocher… « Où vous voudrez… droit devant vous. » À ces mots les chevaux partirent, et le fiacre me dépassa dans la direction de Saint-Paul.

Je me rappelai alors ce que M. Dick m’avait raconté, et ce qui m’avait paru une illusion de ses sens m’apparut comme une réalité. Impossible de douter que cet homme ne fût l’individu dont M. Dick m’avait parlé si mystérieusement ; mais quelle était la nature de son influence sur ma tante ? c’était ce que je ne pouvais deviner. Après m’être promené pen-