Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/209

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de ce temple, situé au grand jour et accessible aux pèlerins sans la cérémonie de frapper à la porte, trois ou quatre clercs noircissaient du papier en qualité de copistes. Un de ces scribes, petit homme sec, installé à un pupitre isolé des autres, et dont la perruque brune avait une teinte de pain d’épice, se leva pour recevoir ma tante et nous introduire dans le cabinet de M. Spenlow.

« — M. Spenlow est à la cour ecclésiastique ; » dit le petit homme sec : « c’est un jour de séance ; mais il n’y a pas loin, et je vais l’envoyer chercher immédiatement. »

Tandis qu’on allait quérir M. Spenlow, nous pouvions, en toute liberté, regarder autour de nous, et je profitai de l’occasion. L’ameublement du cabinet était antique et poudreux, la serge verte qui décorait le bureau à écrire avait perdu sa couleur primitive et avait passé à la teinte pâle d’une feuille étiolée ; on voyait sur la tablette maintes liasses de papiers, les unes étiquetées allégations, les autres, à ma grande surprise, libelles. La suscription indiquait tantôt une cause de la Cour consistoriale, tantôt une cause de la Cour des Arches, ou de la Cour des prérogatives, ou de la Cour de l’Amirauté, ou de la Cour des délégations. « Que