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fauteuil il voulait examiner un des papiers accumulés sur son bureau, de se mouvoir tout d’une pièce comme Polichinelle. Sa montre, à laquelle il donna un coup d’œil durant notre visite, était attachée à une chaîne d’or si lourde qu’elle aurait pu servir de chaîne d’huissier appariteur.

Ma tante l’avait prévenu de ce qui nous amenait, et à peine m’eut-elle présenté à lui, qu’il me dit d’un air courtois :

« — Ainsi donc, M. Copperfield, vous avez l’intention de suivre notre carrière ? J’avais par hasard informé Miss Trotwood, la dernière fois que j’eus le plaisir d’une entrevue avec elle, que nous avions ici une place vacante. Miss Trotwood fut assez bonne pour mentionner qu’elle avait un neveu, objet de sa sollicitude particulière, et à qui elle désirait procurer une profession distinguée. C’est ledit neveu, je pense, que j’ai le plaisir de… » Sa pantomime acheva seule la phrase, c’est-à-dire qu’il me fit son salut à la Polichinelle.

Je saluai en retour et répondis qu’en effet ma tante m’avait proposé d’être proctor. Je supposais que cette profession me plairait, je ne doutais même pas qu’elle ne me plût beaucoup, mais que toutefois je ne pouvais l’assu-