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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/257

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Ici, sans me regarder en face, il cessa d’appuyer le pouce sur la table pour le passer sur sa maigre mâchoire, comme s’il se rasait.

L’indignation me soulevait le cœur quand je vis sa face rusée éclairée par la flamme de ma cheminée et ses lèvres se mouvoir pour articuler encore une confidence.

« — M. Copperfield, » continua-t-il, « mais je vous empêche de vous coucher.

» — Non, non, je me couche généralement tard.

» — Merci, M. Copperfield ! Je suis sorti de mon humble situation depuis le jour où je vous vis pour la première fois, cela est vrai ; mais je suis resté humble et j’espère être toujours humble. Vous ne concevrez pas une mauvaise opinion de mon humilité si je vous fais une petite confidence, M. Copperfield, n’est-ce pas ?

» — Non, non, » répondis-je, résistant à mes vrais sentiments.

» — Je vous en remercie ! » Il tira son mouchoir de sa poche, et s’essuyant le creux des mains : « Miss Agnès, M. Copperfield…

» — Eh bien ! Uriah ?

» — Oh ! qu’il est agréable d’être appelé spontanément Uriah ! » s’écria-t-il avec une contorsion convulsive comme en doit faire ce