Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/276

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tone. L’aimable Monsieur chauve me raconta une longue histoire sur le jardinage, répétant plus d’une fois, je pense : mon jardinier. Mais j’avais beau paraître l’écouter avec la plus profonde attention, je m’égarais avec Dora dans un fantastique Éden.

Ma peur d’être desservi auprès de celle qui devenait la dame de mes pensées, se réveilla lorsque je retrouvai dans le salon Miss Murdstone avec son air sombre et hautain. Je fus un peu rassuré par une proposition inattendue.

« — David Copperfield, un mot, » me dit-elle en me faisant signe de venir lui parler dans une embrasure de fenêtre ; je la suivis et elle ajouta :

« — David Copperfield, je n’ai pas besoin de m’étendre sur les querelles de famille ; ce n’est pas un sujet séduisant.

» — Loin de là, Madame, » lui répondis-je.

« — Loin de là, en effet, » reprit-elle. « Je ne veux pas ressusciter la mémoire d’anciennes insultes… que j’ai reçues d’une personne… de mon sexe, j’ai honte de l’avouer pour l’honneur des femmes… mais je ne pourrai nommer qu’avec mépris et indignation cette personne… aussi, il vaut mieux que je ne la nomme pas.